Lors de la dernière grève du 20 novembre, on a entendu des enseignants mais surtout des politiques essayant de récupérer le mouvement et de se faire bien voir des enseignants de gauche (vous suivez mon regard Mme Royal ?), se plaindre d’être méprisés par le gouvernement.
Sans vouloir parler à la place du ministre de l’Education, cela me semble très abusif. Il faut toutefois garder à l’esprit que si on en est là, c’est suite à une faillite collective de l’Education Nationale depuis une vingtaine d’années, faillite dans laquelle les enseignants et les syndicats ont une part majeure de responsabilités.
Quand nombre d’élèves sortent du primaire en sachant mal lire, on peut toujours incriminer le manque de moyen et autres prétextes plus ou moins valables mais il n’en reste pas moins qu’il y a une faute collective du corps enseignant pour ne pas avoir pris le problème à bras le corps. Je dis collective car il existe une déresponsabilisation forte où chacun se dit que ce n’est pas sa faute mais celle de son collègue. Dans les premières classes, cela n’est pas trop grave si l’élève a des problèmes en lecture car il reste des années où il pourra progresser donc pas la peine de traiter à fond le sujet. Puis dans les classes suivantes (CM1&2), c’est trop tard et c’est la faute des instits précédents qui n’ont pas su bien apprendre à lire ; les programmes sont trop chargés pour que ‘on puisse s’en occuper et on retrouve ainsi en 6ème des élèves sachant mal lire.
Quand nombre d’instituteurs sont incapables de se remettre en cause (par exemple en abandonnant la méthode globale de lecture) parce que cela fait 20 ans qu’ils font comme cela et qu’ils n’ont pas envie de faire autrement, ce n’est pas non plus de la faute de l’éducation nationale.
Quand on voit ce qui se passait dans les années 60 avec des classes plus chargées et des moyens pédagogiques très limitées, il faut m’expliquer pourquoi on n’est pas capable de faire mieux (ou au moins aussi bien) maintenant ?
Alors sans aller jusqu’au mépris, il existe effectivement une certaine suspicion du corps enseignant qui semble avoir aujourd’hui oublié que son métier était un beau métier mais très exigeant. Maintenant, avec des syndicats qui ne cherchent à faire que du clientélisme, ils veulent le beurre et l’argent du beurre mais sans faire le travail de la fermière. On verra ce que cela donne. Pour ma part, je n’ai qu’une hate, que mon dernier soit en CM2 pour sortir enfin de ce gachis qu’est l’école primaire ….